Arrivé sur l’exploitation en 1978 et installé en 1985, Bruno Six a fait appel à la Safer de Normandie en 2022 pour transmettre son exploitation de 87 hectares avec corps de ferme aux Monts-du-Roumois, dans l’Eure. Avec ses terres regroupant 84 hectares de labours, environ 1 hectare d’herbage, 32 ares de bois taillis, et un corps de ferme sans maison d’habitation, l’exploitation représentait un atout rare dans la région. Une démarche qui, selon lui, a permis une transition fluide et juste.

De 1985 à 2022, pendant 37 ans, Bruno a mené son exploitation avec plusieurs activités. Il cultivait des céréales, du colza, des féveroles et du lin, et il avait aussi un petit troupeau de vaches allaitantes. Il faisait de la vente directe en proposant des caissettes de viande de 14 à 15 kg.  Avec des parcelles regroupées autour du corps de ferme, tout était plus simple : moins de déplacements, et donc un vrai gain de temps. On évite ainsi les problèmes de circulation avec les engins agricoles, ce qui est, un réel atout pour l’exploitation à transmettre.

Estimant la Safer comme un expert en matière de transmission, Bruno n’a pas hésité à faire appel à elle pour accompagner cette transmission. « Je trouvais que c’était plus clair, plus cadré de passer par la SAFER. Comme ça, on met les chiffres, on dit tout, et tout le monde peut consulter », explique Bruno. L’appel à candidatures lancé par la SAFER a généré un grand intérêt. « Dans l’Eure, il y a peu de choses à vendre, particulièrement des fermes céréalières. C’est rare », ajoute-t-il.

Parmi les nombreux candidats, c’est un jeune agriculteur qui s’est vu attribuer les terres. « Sur le papier, il cochait toutes les cases : un jeune à l’installation sur une petite structure qui était proche géographiquement de son domicile, c’était difficilement contestable »

Avant même la signature officielle en novembre 2022, l’attributaire a commencé à travailler sur l’exploitation pour se familiariser avec les terres et les pratiques locales. « Il m’a aidé pour la moisson. Ça a été une vraie passation tout l’été », raconte Bruno.

Dans le cadre de cette transmission, Thomas s’est engagé professionnellement en adhérant à un groupement technique d’agriculteurs (groupe auquel Bruno participait). Le groupement permet d’avoir des conseils techniques réguliers et adaptés tout le long de l’année par des visites et des réunions de groupe chez chacun des adhérents.

Cette transmission est un bel exemple de la mission de la SAFER : préserver le foncier agricole au bon prix, soutenir les jeunes agriculteurs, et faciliter les transmissions. La transition a été fluide et transparente, offrant un cadre sécurisant pour tous les acteurs. L’attributaire, qui a choisi de rejoindre le groupement, continue ainsi une tradition de coopération entre agriculteurs, un vrai plus pour optimiser les coûts des intrants.