Les premiers échanges techniques entre cédants et repreneurs : une étape cruciale

Les premières rencontres entre cédants et repreneurs sont importantes pour démarrer un projet de transmission installation. Chacun se présente, exprime ses centres d’intérêts  ses compétences, son parcours, … Bien souvent, des points de discordent peuvent survenir sur une vision différentes de la conduite technique à adopter. Que faire quand cédants et repreneurs ne se comprennent pas  ?

Alain s’apprête à transmettre et reçoit des candidats

« Nous avons reçu deux jeunes pour visiter ma ferme. Ils veulent s’installer à quatre mais seulement deux sont venus. Ils veulent élever de la bufflonne pour le lait et faire de la « mozza » … Le deuxième veut faire des poules pondeuses bio plein air avec des « abris mobiles ». Les deux autres, des filles, seront sur du maraîchage et encore un autre truc …Les deux gars sont venus donc … très sympas mais alors pas trop dans le réel. Ils ne sont pas restés très longtemps. Le nombre de bufflonnes ? Ils n’en savaient rien. Les cornadis, la salle de traite ?? Ils n’ont posé aucune question pour voir si les équipements pouvaient s’adapter… si je vendais tout. C’est plutôt moi qui posais des questions… Pas sérieux tout ça. »

Un échange « cédant – repreneur » qui ne fonctionne pas

L’agriculteur en phase de cession s’attend à recevoir des candidats qui lui ressemble : il met ainsi en avant ce qu’il a construit pendant 30 ans et qu’il maîtrise. Il n’est souvent pas prêt à recevoir des candidats qui ont leur projet de mettre en place des ateliers qu’il ne connaît pas. D’où le besoin du cédant d’être rassuré pour croire un se nouveau projet et d’être conforté par les compétences techniques des jeunes.

L’échange et l’écoute de part et d’autre est primordial pour se comprendre.

Une acquisition progressive de compétences

Les compétences techniques s’obtiennent au travers de formations, d’expériences : stage ou salariat. Pour une nouvelle production, elles sont peut-être plus difficiles à acquérir.

Alain, le cédant considère bien souvent que cette maitrise technique est au cœur de la réussite du projet  : cela a été essentielle dans sa carrière et fait partie de ses valeurs. Il doit accepter que ses successeurs ne feront pas comme lui et vont progressivement parfaire leurs compétences.

Il peut aider à cette acquisition de  compétences en transférant ses connaissances du parcellaire par le biais d’un contrat de parrainage par exemple.

Ces thématiques vous sont proposées par les Chambres Régionales d’Agriculture de Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France dans le cadre du projet REFLEX ORGA’NIC, qui ont écrit une série d’articles sur les freins à l’installation et à la transmission et apporter des pistes pour les dépasser.